15 - 27 avril 2024 > résidence de création
Cornille, La forêt Enchantée (avec L’Odyssée)
Anna, Ariane, Aude, Bénédicte, Carlos, Elsa, Jérémy, Julien, Kat, Miniature, Olivier, Pierrick & Samuel
Après “Trotte Lapin”, nous travaillons à “La Forêt Enchantée”, ce qui occasionne bien des sourires. Nous sommes cette fois accueillis pas le Théâtre de L’Odyssée - scène conventionnée de Périgueux, pour deux semaines de travail, et une vague de froid s’abat sur la France. On se caille ! Heureusement, L’Odyssée nous a mis a disposition une salle de répétition où nous allons travailler ponctuellement, histoire de conserver l’énergie de l’équipe.
Le répétitions se poursuivent, en même temps que le travail d’écriture s’affine : on continue de couper, réécrire, reprendre, peaufiner un mot par ci ou une virgule par là. On avance également sur la distribution du texte. Quelques interrogations demeurent sur la structure dramaturgique, mais on a globalement l’impression que le principe fonctionne, et qu’on arrive à créer un fil de pensée qui part de réflexions très concrètes pour aller, au fur et à mesure qu’on avance dans le texte, vers de moments plus oniriques et sensibles.
La première semaine s’oriente en principalement sur le travail corporel avec la danseuse Elsa Moulineau (qui a une grande pratique de la danse avec des comédiens). Elsa nous fait faire un training chaque jour, dans les arbres, et ce travail permet d’inscrire dans les corps les fondamentaux d’une relation “scénique” à la forêt en s’appuyant sur les axes que donne Elsa : mobilité de la colonne vertébrale et de la ceinture scapulaire, rapport au sol, rebond et élasticité, spirale… Et la présence d’Elsa nous permet également de “résoudre” certaines scènes, c’est-à-dire d’utiliser le corps pour avancer très concrètement dans la mise en scène.
Cette première semaine permet aussi à Kat May de déployer son univers musical : elle a composé depuis la dernière résidence différente choses, dont une maginifique mise en musique d’un poème de Ptolémée, qui va nous permettre de créer une très belle bascule poétique dans le spectacle. La présence de Madame Miniature sur toute la période de cette résidence nous permet de commencer à dessiner notre dramaturgie sonore, faite de musique jouée en live, de chant, de musique diffusée, de musique acoustique, et d’utilisation ponctuelle de micros.
La seconde semaine de travail, nous répétons plus de nuit, car nous commençons la création des lumières du spectacle (et on a encore plus froid !). Anna, notre éclairagiste, teste de nombreux types de projecteurs ou de lumières qui répondent à nos contraintes de frugalité énergétique, et qui présentent bien sûr un intérêt esthétique pour le spectacle. Chaque source produit une image différente de la forêt, selon la vibration de la lumière, ou la manière dont elle écrase ou révèle les couleurs des arbres. En tous cas, nous commençons à avoir de la matière pour créer des images.
Le travail scénographique se poursuit notamment sur le tapissage des chaises qui habiteront l’espace, la création de systèmes qui serviront à attacher différents objets aux arbres, l’apparition “magique” de certains éléments, ou les derniers choix esthétiques concernant le bivouac. La tâche est ardue pour Olivier ! Et du côté des costumes, Aude poursuit son travail de confection mêlant textile et végétal, elle n’arrête pas de coudre des fraise qui vont habiller les arbres comme les comédiens, ou crée une très belle robe en lin munie d’une traîne… qu’on a envie de dupliquer.
Sur l’aspect technique, nous sommes très contents des batteries que nous utilisons. Nous travaillons également avec des enceintes autonomes et des systèmes de transmission sans fil qui eux, ne nous satisfont pas. Nous allons donc changer ce matériel. Grâce à toute l’équipe de créateurs, à Samuel (et à Fabienne à distance), nous quittons cette résidence avec une pré-fiche technique un peu plus complète !
Bien que la tempête nous ait fait écourter les répétitions d’une journée, nous sommes très heureux des directions que prend le travail et des premiers moments de partage improvisés (nous sommes en extérieur) avec du public.
Prochaine et dernière étape de travail à Thionville…